Portrait...

Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose, mais durant la fête des un an d'activité d'une de nos associations, j'ai eu l'occasion de réaliser un portrait d'un "libraire itinérant" vraiment passionnant et qui était notre invité durant ces trois jours... Alors si cela vous en dit, le voilà terminé et publié...

C’est parce que l’odeur, le bruit des pages que l’on tourne et le toucher des livres lui ont manqué « comme une personne chère peut manquer », que Roberto Musso s’est réinventé comme « libraire itinérant »… C’est autour de ses livres et d’une tasse de thé que ce passionné de culture s’est confié…

Son histoire d’amour avec les livres lui vient de son enfance, de sa mère et surtout de son père comme il aime à le dire… Alors passionné par les livres et la musique depuis tout petit, Roberto Musso a fait le choix des lettres « en octobre 1991, à l’heure où il était un étudiant à la recherche d’un job à mi-temps… » L’histoire a donc commencé dans une grande libraire d’Asti où il découvrit et apprit son métier, un job à mi-temps devenu finalement le métier de toute une vie ! Même si aujourd’hui encore, il estime que ce fut « un choix entre jeu et hasard… » 

Après avoir travaillé dans trois librairies différentes, il prit en main sa propre librairie durant une vingtaine d’années… Mais il y a six mois, les conditions économiques l’ont obligé à mettre la clé sous la porte… À presque 45 ans, Roberto Musso ne pouvait se résoudre à vivre sans les mots qui remplissent ses livres,  lui pour qui « le livre est plus qu’un ami ou une amante… Parce qu’il a besoin de le dévorer, qu’il deviennent une partie de lui », l’homme avec cette « relation presque cannibale » a fait le choix de la passion en devenant libraire itinérant…

C’est en lui posant la question que l’on comprend mieux sa nouvelle activité… Et c’est entre rêves et réalité que Roberto Musso nous ouvre les portes de son univers… « Ce que je fais aujourd’hui n’est ni commun, ni pratique… Mais j’avais besoin de combler ce manque et de reconstruire une nouvelle relation ! Ce mode de travail a en fait deux motifs bien opposés ; Le premier est celui de la grande et belle idée d’aller à la rencontre des cultures, des gens et de continuer à faire vivre le livre… L’autre est tout simplement économique, parce que j’avais besoin de travailler et de continuer à gagner ma vie… Finalement, c’est un choix que j’ai voulu mais que j’ai été aussi obligé de faire ! »

Même si aujourd’hui il se dit « heureux » de son nouveau mode de vie, le souvenir de sa petite librairie est toujours bien présent… Dans une période critique pour l’économie mondiale, il pointe du doigt son pays, « l’Italie, un pays qui lit peu, qui lit mal » ! Malgré cette évidence et ce contexte difficile, il veut sauver les exceptions ; ces jeunes, ces anciens qui aiment encore et toujours les livres comme lui… Alors c’est un peu avec cet objectif  que Roberto Musso s’est relancé dans le combat de la sauvegarde de la culture, une culture qu’il veut « internationale et où le livre est l’un des meilleurs vecteurs pour apprendre et découvrir de l’autre… » .  Et c’est aussi pourquoi, « il veut continuer à promouvoir des écrivains et des maisons d’éditions peu connus, qui ne bénéficient pas de la grande distribution pour créer un lien entre les écrivains, les lecteurs, les libraires,… » .

Malgré la peur d’un monde où le livre devient secondaire, ce portrait d’un amoureux des mots ne pouvait finalement se terminer que sur une espérance : « J’aimerais tellement voir plus de maisons pleines de livres, où continue et continuera à vivre la culture !... Souhaitons le effectivement !

Pour ceux et celles qui souhaitent le découvrir aussi en Italien, je vous laisse le lien du blog : ici          

Bonne lecture !! Ciaoooo